Accéder au contenu principal

Je n'ai pas trop aimé ma grossesse, mon accouchement non plus, et encore moins mon post-partum. (TEMOIGNAGE - PARTIE 3)

MON POST-PARTUM...

Trois jours seulement après avoir mis au monde un mini être-humain moins lourd qu'un réhoboam de champagne, il fallait déjà rentrer à la maison.
Mais j'étais pas prête !
Comment allions-nous faire sans le petit bouton rouge qui, dès qu'on appuyait dessus, faisait apparaître par magie une dame en blouse blanche qui savait tout sur tout sur les bébés. Je voulais en embarquer une avec moi, ni vu ni connu dans mon sac à main en imitant Mary Poppins, juste pour les au cas où. Une sorte de filet de secours. Parce qu'en partant du CHU ce fameux samedi 17 février 2018 avec ma si fragile et riquiqui Zoé, j'eus la ô combien désagréable sensation de marcher en équilibre sur un fil, lequel se tenait à une quinzaine de mètres du sol.
Vertige assuré !
Je n'allais pas gérer, je n'y arriverai jamais, c'est du moins ce que j'ai pensé quand nous sommes revenus chez nous. Notre salon était calme, trop calme. Je pouvais presque m’entendre penser. Et j’peux vous dire que ça fourmillait ce jour-là dans mon cerveau. L'effervescence dans les couloirs de la maternité avait laissé place à un appartement un peu en désordre, tel qu'on l'avait déserté le soir où j'avais perdu les eaux. Quelle étrange émotion que de revenir au même endroit, mais cette fois-ci avec un nourrisson dans les bras.
Émerveillée, je la regardai sans ciller et sans savoir quoi en faire.
Aucun manuel de fourni avec, quelques conseils oraux ici et là, ce qui n'était clairement pas suffisant pour une stressée de base telle que moi.
Alors, j'ai commencé à angoisser, à paniquer, à manquer d’air.
Était-ce dû au lourd poids des responsabilités qui m'incombaient soudain ?
J'avais eu 9 mois pour me préparer psychologiquement à sa venue, 9 mois pour me renseigner sur tout et n'importe quoi, 9 mois pour l'imaginer à mes côtés, à nos côtés, dans notre famille. A croire que ce laps de temps était insuffisant, ou que l'imagination connait ses limites.
Du coup, j'ai pleuré. J'ai versé pas mal de larmes ce 17 février 2018.
Heureusement, mon chéri qui n'en menait pas large non plus, a su trouver les mots et les gestes pour me rassurer, m'apaiser...  Ce petit être en train de dormir paisiblement dans son couffin immense était la plus belle, mais aussi la plus grande et importante responsabilité de mon existence toute entière.
Avec elle, pas d'erreur possible.
Je devais être parfaite. C'est ce qu'ils disaient sur Internet et sur les comptes IG. Sauf que je ne le suis pas, je ne l'ai jamais été. Je suis moi, avec des défauts et des qualités qui me sont propres.
Et c'est précisément ce détail qui m'a rendue malheureuse et m'a fait détester mon post-partum. Je n'étais pas cette mère fantasmée, cette maman bien gaulée, apprêtée, maquillée, patiente H24, faisant des cakes à la courgette et préparant ses propres yaourts maison tout en berçant sa fille dans le porte bébé physiologique entre deux tétés.
Bref, voilà, je l'avoue, j''ai culpabilisé de ouf les semaines qui ont suivies mon accouchement, et je vais vous en énumérer les causes :

Cause numéro 1 : Ouais, un bébé qui vient juste de naître, c'est mignon, c'est le miracle de la vie. Mais qu'on se le dise, quand t'es déchirée sur plusieurs centimètres, recousue et sous doliprane/ibuprofène (même pas de morphine, les radins !!!) du matin au soir afin d'essayer de calmer ta douleur de plus en plus présente, de plus en plus handicapante, ben évidemment, ça te donne un coup de mou au moral. Je passerai sous silence quelques scènes vécues, par respect pour moi et pour éviter de vous traumatiser, mais en gros, aller aux wcs ou se doucher ont été de véritables épreuves. Franchement, si les cigognes avaient pu me déposer dans un joli paquet cadeau ma Zoé d'amour au lieu de me faire pondre 3 kilos 500 par voie basse, cela m'aurait arrangée.

Cause numéro 2 : Mon allaitement, je l'ai raté de chez raté. Terrible douleur au sein gauche qui progressivement est devenu inutilisable, et donc forcément, le droit, trop sollicité, a fini lui aussi par s'abîmer. C'est bien simple, lorsque je devais mettre Zoé au sein, je pleurais comme une madeleine tout du long, sachant qu'elle avait besoin de téter pendant 30/45 minutes à 2 heures d'intervalle. Je vous laisse imaginer la quantité de larmes versées. Avec du recul, et même si sur Google et chez les professionnels de la santé, c'est jugé comme être le mal incarné, je suis sûre que si on avait mis notre bébé d'amour dès le commencement au biberon, ce début de maternité aurait été bien plus facile à vivre pour moi. 

Cause numéro 3 : Putain d'hormones ! Avant de tomber enceinte, en tant que femme, on les subit forcément un peu, quelques fois, pendant ses règles ou avant ou après. Mais alors là... ça dépasse l'entendement. Pendant la grossesse puis après l'accouchement, ils sont d'une violence inouïe les bougres. Effet montagnes russes émotionnelles garanti.
Parfois même, mon chéri, paumé, finissait par craquer en beuglant :
-Mais qu'est-ce que tu veux à la fin ?
-Mais je sais pas ce que je veuuuuuuuuuuuuuuuux, chouinais-je, impuissante.

Cause numéro 4 : Pour finir, vient le problème du manque de sommeil. Pour moi et pour le papa également, ce fut notre principal souci, notre ennemie public n°1. Il ne faut pas se leurrer, tu as beau aimer ton chérubin plus que tout au monde, l'aduler comme s'il était l'incarnation d'un Dieu, quand il se met à hurler et pire encore, à vouloir commencer sa journée à 3 heures du mat, toi, tu te demandes juste comment tu vas survivre. Les cheveux en pétard, le regard hagard, tu gardes la pêche puisque tu n'as pas le choix... et puis, parce que c'est monnaie courante les premiers mois, il régurgite dans un rot coincé, l'intégralité de son lait sur ton pyjama, sur son pyjama et sur les draps.
-"Bon chance" comme dirait l'autre dans le film Taken.

Et toi alors, ton post-partum, une véritable partie de plaisir, finger in the nose, ou au contraire, un souvenir compliqué à te remémorer ? :-)

#Petite Zoé et son flamant rose.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Quand t'as toujours voulu avoir 2 enfants, que t'en a eu 1, puis qu't'as changé d'avis.

Dans mon futur imaginaire, on part en vacances vers une endroit sympa à quelques heures de route de chez nous. Mon chéri conduit notre monospace tout confort et spacieux acheté cash grâce à nos augmentations de salaire (quitte à rêver, autant s'imaginer gagner plus...), pendant que je mets à la radio un bon morceau de jazz. Il fait beau, il fait chaud, les enfants jouent sur la banquette arrière à feuille papier ciseau. Zoé, 11 ans, râle parce que son petit frère, Léon, 7 ans, triche. Je leur dis de changer d'activité, de regarder un dvd par exemple en attendant d'arriver à destination. Je suis fine, mon ventre est plat, mes vêtements sont repassés et élégants, j'ai quarante ans et je suis une femme accomplie sur tous les plans. Dans ma réalité, j'ai trente ans, on est en 2019, Zoé a 14 mois (et demi), le seul jean dans lequel je rentre est mon vieux levis troué et mes chemises froissées finissent un cas sur deux par être tâchées (morve, bave, re

Quand tu rêvais d'avoir un enfant et puis quand tu l'as. (Théorie VS Pratique) PARTIE 2

Avant de devenir maman, je me suis imaginée l'être des milliers de fois. J'étais impatiente de pouvoir enfin vivre cette fabuleuse aventure qu'est la maternité. Je regardais, envieuse, les femmes enceintes se déplacer en canard dans la rue, les familles au restaurant en train de commander des menus enfants ou les vêtements taille naissance derrière les vitrines de chez Jacadi ou Petit Bateau. Et puis un beau jour, l'un des plus beau de ma vie, j'ai fait pipi sur un test de grossesse en sortant du travail. On essayait depuis peu, lui fumait beaucoup, moi aussi à une époque et surtout je prenais la pilule depuis 11 ans ; du coup, on s'était dit que cela prendrait sans doute un certain temps, 5,6,7 mois, peut-être même un an... et puis finalement, un cycle et demi plus tard, bammm, une deuxième et ô combien magnifique barre violette est apparue. J'ai pleuré. Pleuré de joie. Pleuré de stress. Pleuré pour tout un tas d'émotions qui s'

Je n'ai pas trop aimé ma grossesse, mon accouchement non plus, et encore moins mon post-partum. (TEMOIGNAGE - PARTIE 2)

MON ACCOUCHEMENT.. .   Dans les films, lorsqu'une femme vient pour accoucher, elle a souvent perdu les eaux en pleine rue (idéalement pendant une scène importante du scénario), puis la seconde d'après se retrouve dans le hall de l’hôpital où on a l'impression que 3 médecins, 6 sages femmes et 4 infirmières l'y attendaient déjà. Moi, je l'ai plutôt vécu comme ça... -Veuillez patienter dans la salle d'attente au fond du couloir à gauche après avoir tourné à droite juste à côté de la porte bleue derrière l'ascenseur du bâtiment Z, un membre du personnel viendra vous chercher, m'a dit la sage femme alors que les contractions se faisaient de plus en plus nombreuses et douloureuses.  Arrivée enfin au bon endroit, j'ai scruté les gens autour. Il y avait de tout. La maternité du CHU n'accueille pas seulement des femmes enceintes mais également des urgences gynécologiques. Du coup, toi t'essayes de souffler discrètement car t'as pas env